Archives de l’auteur : grandrefus

pop automne 2022 – Épisode 4 de 4 – Alexander Grothendieck, Survivre… Et Vivre par noémi bureau-civil et André Gorz par Andrea Levy

Partie 1 : Conférence donnée par Noémi Bureau-Civil

Étonnamment peu connu, Alexander Grothendieck (1928-2014) fut l’un des plus grands mathématiciens du XXe siècle. Secoué par la guerre du Vietnam, puis par la découverte du financement partiel par des fonds militaires de l’institut de recherche au sein duquel il travaillait, Grothendieck quittera sa prestigieuse institution. Avec «Survivre… et vivre», un mouvement de scientifiques critiques qu’il fonde en 1970 à Montréal, il initiera une profonde critique du complexe scientifico-militaro-industriel, qui a constitué l’une des sources d’inspiration importantes de la décroissance. Cette brève présentation nous invitera à nous poser la question on ne peut plus d’actualité formulée par Alexander Grothendieck : « Allons-nous continuer la recherche scientifique? »

Partie 2 : Conférence donnée par Andrea Levy

André Gorz (1923-2007) fut l’un des précurseurs incontestés de la décroissance et l’un des premiers auteurs à utiliser le terme même. Cet intellectuel français d’origine autrichienne a contribué à conscientiser toute une génération aux enjeux de l’écologie notamment par sa chronique, publiée sous le pseudonyme Michel Bosquet, dans Le Nouvel Observateur au cours des années 1970. Dans son long parcours, ce socialiste libertaire antiproductiviste a abordé à peu près tous les grands thèmes de la décroissance et s’est consacré à analyser les impasses du capitalisme ainsi que la nécessité impérieuse de limiter l’emprise toujours grandissante du marché sur la société. Nous discuterons de plusieurs aspects clés de son œuvre tel que ses idées sur l’autolimitation des besoins, la réduction du temps de travail, le revenu universel, et les réformes révolutionnaires.

pop automne 2022 – Épisode 3 de 4 – Ernst Friedrich Schumacher par Sophie Turri et Nicholas Georgescu-Roegen par Bastien Boucherat

Partie 1 : Conférence donnée par Sophie Turri

Moins connu par son nom que par ses idées, Ernst Friedrich Schumacher n’en est pas moins un précurseur majeur de la décroissance. D’économiste en chef pour l’autorité britannique du charbon à théoricien de l’économie bouddhiste, Schumacher surprend autant par son parcours de vie, que par son regard acéré et critique sur le progrès industriel, la « violence de l’économie », le monde du travail et les technologies. Que recouvre son souhait d’une « société à la mesure de l’homme »? Qu’entend-il vraiment par le concept « Small is beautiful », son ouvrage éponyme (1973)?

Partie 2 : Conférence donnée par Bastien Boucherat

Nicholas Georgescu-Roegen (1906-1994) est un mathématicien et économiste qui appela à une réforme profonde de la science économique. Il travailla à y intégrer les enseignements de la thermodynamique et de la biologie, en tant que disciplines décrivant des processus et des contraintes indépassables et qui s’imposent par conséquent à toute activité humaine. Nous explorerons les principaux concepts, apports, et questionnements mis en avant par ses travaux, pour mieux comprendre comment ceux-ci sont devenus l’une des ressources théoriques des objecteurs de croissance.

Upop automne 2022 – Épisode 1 de 4 – Simone Weil par Ambre Fourrier et Günther Anders par Louis Marion

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Partie 1 : Conférence donnée par Ambre Fourrier

Encore peu connue du grand public, Simone Weil (1909-1943) est l’une des premières philosophes à avoir travaillé en usine et à s’intéresser de près au « vécu » des ouvriers et ouvrières. Ses écrits et son engagement militant font d’elle un personnage incontournable pour « penser » la décroissance. À travers quelques éléments de son parcours biographique et la présentation d’un de ces ouvrages : Réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale (1934), nous tenterons de démontrer en quoi, il est pertinent de la redécouvrir aujourd’hui.

Partie 2 : Conférence donnée par Louis Marion

Cette seconde partie de séance portera sur la vie de Günther Anders et quelques raisons de son refoulement académique et de son pillage. Seront présentés par ailleurs les principaux concepts de Gunther Anders en lien avec l’omniprésence contemporaine de la technique et de ses illusions : le décalage prométhéen, la honte prométhéenne, la technique supraliminaire. Enfin, il sera question des raisons pour lesquelles, selon Anders, il est si difficile d’espérer sortir des sociétés de croissance.

notre comité scientifique s’agrandit!

polémos a le grand plaisir d’accueillir sophie turri et bastien boucherat

sophie turri

« Rejoindre Polémos en tant que co-coordinatrice est un réel privilège. Diffuser les idées de la décroissance, soutenir le travail de recherche de personnes brillantes, aider au développement de l’organisme sont tout autant de missions qui me tiennent à coeur et que j’espère honorer ces prochaines années. Les idées sont là, à nous de les écouter! »

Pour en découvrir davantage sur Sophie, voir sa bio.

bastien boucherat

« En rejoignant Polémos, j’avais à cœur de rencontrer des compagnons humains animés par le même désir d’un monde meilleur, mais armés d’une réflexion solide et puissante. J’aimerais me former au contact de personnes déjà philosophiquement et politiquement affûtées, pour me permettre de faire évoluer mon engagement encore trop intellectuel vers des formes d’action plus concrètes, tout en espérant pouvoir apporter une contribution originale. »

Pour en découvrir davantage sur Bastien, voir sa bio.

Webinaire « La grande transition 2021|Construire L’utopie » du 20 au 23 mai.

Graphisme par Loogart pour La Grande Transition

« Construire l’utopie » : C’est le titre de l’édition 2021 de l’événement annuel La Grande Transition qui se déroulera en ligne du 20 au 23 mai.

C’est avec plaisir que Polémos y participera samedi le 22 mai de 15h30 à 16h30 en vous conviant à une table ronde intitulée « La décroissance : un état des lieux ».

Lien Zoom : https://zoom.us/j/99173049194

Voilà bientôt vingt ans que l’appel explicite à une « décroissance soutenable » a été lancé dans le débat politique, et dix ans qu’a été publié au Québec « Décroissance versus développement durable » (Écosociété). Cette table ronde sera l’occasion d’esquisser un bilan des apports et des limites de la décroissance comme mouvement social et politique dans la perspective d’une sortie du capitalisme, dans le but d’identifier les stratégies à privilégier pour les objecteurs de croissance dans les années qui viennent.

La discussion animée par Yves-Marie Abraham fera intervenir Bengi Akbulut, Noémi Bureau-Civil, Andrea Levy, Louis Marion et Philippe Gauthier. L’échange sera suivi d’une période de questions-réponses avec le public.

Soyez des nôtres!

Communiqué : LANCEMENT DE POLÉMOS, GROUPE DE RECHERCHE INDÉPENDANT SUR LA DÉCROISSANCE

POUR DIFFUSION IMMMÉDIATE

Montréal, le 21 MAI 2020  POLÉMOS, groupe de recherche indépendant consacré à l’étude de la décroissance au Québec, est fier d’annoncer le début de ses activités et le lancement de son site web. Le nouvel organisme, situé à Montréal, est un réseau interdisciplinaire de chercheur·e·s universitaires et indépendant·e·s. POLÉMOS a pour mandat de publier des études portant sur une variété de thèmes (énergie, santé, transport, justice, relations humaines, technologie, notamment) dans une approche fondée sur la théorie de la décroissance.

La décroissance rappelle qu’on ne peut pas soutenir une croissance infinie sur une planète finie. Alors que le concept retient de plus en plus l’attention comme solution d’ensemble aux enjeux qui menacent le monde naturel et les sociétés humaines, il est apparu important de créer au Québec un organisme de recherche interdisciplinaire et fédérateur capable d’approfondir les connaissances dans ce domaine.

La naissance de Polémos consolide la position de Montréal comme l’un des principaux foyers mondiaux de réflexion sur la décroissance. Le groupe rejoint ainsi un réseau d’organismes comparables, dont Research & Degrowth (Barcelone), DegrowUS (États-Unis), DegrowthUK (Grande-Bretagne) et Degrowth.info (Allemagne).

Le comité scientifique de POLÉMOS se compose d’Yves-Marie Abraham (Ph. D. en gestion, professeur associé à HEC Montréal), Emmanuelle Caccamo, (Ph. D. en sémiologie, professeure à l’UQTR), Andrea Levy (Ph. D. en histoire, chercheure indépendante et journaliste), Ambre Fourrier (doctorante en sociologie à l’UQAM), Josée Provençal (doctorante en science politique, U. Ottawa), Louis Marion (M.A. en philosophie, écrivain et chercheur indépendant), Philippe Gauthier (M.Sc. en science politique, écrivain et chercheur indépendant) et Jérémy Bouchez, communicateur scientifique (M.Sc. en sciences de l’environnement).

La décroissance

En parallèle de ses activités de recherche, POLÉMOS vise aussi à sensibiliser le grand public à l’importance de commencer à préparer la société québécoise à une ère de postcroissance qui respecterait les limites biophysiques de la planète tout en étant beaucoup plus égalitaire et juste tant au sein de notre propre espèce qu’avec l’ensemble des espèces de la biosphère.

La théorie de la décroissance propose la mise en place de nouveaux arrangements entre l’humanité et le monde naturel. Ceci passe par une réduction de travail et de la consommation, de même que par un meilleur partage des richesses pour assurer à chacun une vie décente, sobre et surtout plus riche de sens. Les activités productives doivent respecter les limites planétaires et être menées de manière décentralisée, sans injonction constante à produire toujours plus et dans un cadre où la technique serait mise au service des individus et non l’inverse.

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Pour plus de renseignements :      

Jérémy Bouchez, coordonnateur
514-806-9823

jeremy.bouchez@polemos-decroissance.org

Nouvelle parution : Guérir du mal de l’infini

par Jérémy Bouchez

Photo : Jonas Jacobsson

Le 14 novembre 2019, à la librairie Raffin, les Éditions Écosociété lançaient le nouveau livre d’Yves-Marie Abraham, Guérir du mal de l’infini. Produire moins, partager plus, décider ensemble. Le chercheur et professeur aux HEC Montréal a déjà publié plusieurs livres en lien avec la décroissance avec d’autres spécialistes. Avec cet ouvrage, il offre aux lectrices et lecteurs une synthèse accessible sur les idées, les valeurs et les principes proposé.e.s par le mouvement de la décroissance au Québec.

C’est une idée pourtant simple mais qui paraissait encore incongrue il n’y a pas si longtemps : une croissance illimitée dans un monde limité est matériellement impossible. Depuis quinze ans, cette idée commence de plus en plus à être prise au sérieux. Voilà l’une des réussites — et pas des moindres — du mouvement de la décroissance que celle d’avoir martelé ce message tout en nous rappelant que le propre des sociétés de croissance est de faire l’économie de la nature. Guérir du mal de l’infini offre une synthèse claire des principes défendus par ce mouvement, en s’appuyant d’abord sur une critique incisive de la croissance capitaliste : bien que des économistes orthodoxes trouvent en elle la source de leur foi, qu’elle soit « verte » ou vêtue du leurre du « développement durable », elle demeure porteuse d’autodestruction, d’injustice et d’aliénation.

À ce brillant plaidoyer pour refuser le fantasme funèbre de la croissance éternelle, l’auteur adjoint diverses propositions pour envisager la transition d’un monde essentiellement axé sur l’entreprise vers un monde fondé sur les « communs ». Abraham explore également des alliances possibles entre la décroissance et d’autres luttes politiques souvent ignorées par les premiers penseurs de ce mouvement (féminisme, anticolonialisme, antispécisme).

Au final, le problème que pose la course à la croissance illimitée n’est pas seulement qu’elle détruit ce qui rend nos vies possibles, mais aussi qu’elle nous éloigne sans cesse davantage de la liberté et de l’égalité qui nous ont été promises. Tel est le « mal de l’infini ». Pour en guérir, les prières aux gouvernements et les incantations vertueuses ne suffiront pas. Une vraie bataille est à mener, sur plusieurs fronts, et ce livre offre un moyen de s’armer pour avancer sur celui des idées.

Un ouvrage écrit dans une langue limpide et accessible appelé à devenir une référence en la matière.