Historique


Le groupe de recherche indépendant POLÉMOS est né en 2020. Sa fondation est intimement liée à l’histoire de la décroissance au Québec.

Un mouvement actif au Québec dès 2007

Il faut remonter à 2007 pour voir les débuts du mouvement de la décroissance au Québec, sous l’impulsion de militant·e·s comme l’écrivain et médecin Serge Mongeau, le philosophe Louis Marion, Marcel Sévigny, Jacinthe Laforte, Léo Brochier et plusieurs autres. Cette impulsion donne naissance au Mouvement québécois pour une décroissance conviviale (MQDC), qui publie alors un manifeste et organise un premier colloque en mai 2007 : « Sortir de l’impasse: la décroissance? »

Du 13 au 19 mai 2012, le MQDC organise à Montréal la troisième édition du Colloque international sur la décroissance[1], après celui de Paris et de Barcelone. L’événement se déroule avec la complicité de cinq institutions universitaires (l’Université McGill, l’Université du Québec à Montréal, HEC Montréal, l’Université de Montréal et l’Université Concordia). De grands noms y prennent la parole : on peut citer entre autres Tim Jackson (Royaume-Uni), Joan Martínez Alier (Barcelone en Catalogne), François Schneider (France) ou encore Juliet Schor (États-Unis).

Si le MQDC n’est plus très actif en 2020, l’organisme a fortement contribué à paver la voie aux réalisations et à l’activisme montréalais et québécois dans le milieu de la décroissance. Il laisse derrière lui un grand nombre de publications, notamment plusieurs volumes de la revue L’objecteur de croissance.

Le milieu universitaire, parent pauvre des idées de la décroissance

Curieusement, c’est à HEC Montréal que les idées de la décroissance s’institutionnalisent dans le milieu universitaire québécois avec la création d’un cours sur la décroissance de 2e cycle par le professeur Yves-Marie Abraham (DDRS 60442 – La décroissance soutenable : théorie et pratiques). Grâce à ce cours, plusieurs étudiant·e·s décident de créer un comité décroissance conviviale en vue du Forum social mondial de Montréal (FSM) en juin 2016. Lors de cet événement, le comité constitué offre une conférence sur la décroissance conviviale[2]. L’allocution est un succès puisqu’elle attire près de 150 personnes.

Pendant toute la durée du FSM, le comité décroissance conviviale anime un kiosque sur la rue Saint-Denis à Montréal. Cette présence vise à initier et à sensibiliser un large public aux idées de la décroissance.  

Première édition du Festival de la décroissance de Montréal en 2018

En octobre 2018, un collectif citoyen d’une dizaine de militant·e·s se forme et se donne le nom de Collectif décroissance conviviale de Montréal. Une autre impulsion est alors donnée au mouvement décroissantiste québécois. Le collectif citoyen organise la première édition du Festival de la décroissance de Montréal et rassemble en un sens les différentes vagues de la décroissance au Québec. L’événement gratuit vise à expliquer et à faire la promotion de la décroissance à un large public[3].

Fruit de nombreuses heures de bénévolat, de dévouement et d’implication passionnée, l’événement est un succès, il rassemble environ 300 personnes. De manière surprenante, ce premier festival est aussi très médiatisé. Quelques semaines avant l’événement, l’émission RAD (Radio-Canada) publie une série de trois capsules vidéo présentant la décroissance[4]. Plusieurs objecteurs fortement impliqués dans le mouvement de la décroissance au Québec bénéficient également de 40 minutes d’antenne dans l’émission Médium Large (Radio-Canada) de Catherine Perrin[5].

Deuxième édition du Festival de la décroissance de Montréal en 2019

Dans la continuité du premier événement, le collectif citoyen organise la deuxième édition du Festival de la décroissance à Montréal en juin 2019 au Campus MIL (Université du Montréal). L’événement rassemble à peu près le même nombre de personnes que l’édition précédente et permet de faire connaître encore un peu plus le mouvement dans la grande région de Montréal. En plus des conférences, une exposition de basses-technologies et des ateliers sont proposés dans une volonté de conférer à la décroissance une dimension plus pratique. Le lieu où se tient l’événement fait cependant l’objet d’une vive opposition en raison du caractère d’embourgeoisement qu’il présente. Le collectif organise alors des cercles de parole pour traiter de la manière dont la décroissance se positionne par rapport à ce sujet.

Fondation de Polémos en 2020

En 2020, la fondation de Polémos donne un autre élan au mouvement de la décroissance au Québec sur le plan de la recherche. Riche de cette histoire, le groupe de recherche indépendant rassemble notamment des membres ayant fait partie du MQDC et du Collectif décroissance conviviale de Montréal. Il a été imaginé pour susciter une forte prise de conscience dans un contexte où Montréal devient un pôle incontournable du mouvement de la décroissance dans la francophonie.