Qu’il soit social-démocrate ou stalinien, le mouvement ouvrier européen du 20e siècle a posé la prise du pouvoir suivie du socialisme d’État comme des étapes nécessaires au passage au communisme dès lors considéré comme étant pour (après-) demain. Avec en primes symétriques l’oxymore stalinien d’un passage au communisme par son contraire (la dictature) et la dérive électoraliste social-démocrate. Cet étapisme qui structure la culture militante rencontre les travaux académiques qui dans leur majorité proposent une analyse non dialectique du capitalisme, posé comme « système de domination » avec une seule classe pour-soi, la bourgeoisie : sans lutte de classes donc, puisqu’une telle lutte suppose l’existence de deux classes pour-soi, avec une classe révolutionnaire en capacité d’instituer les prémices du communisme dans le capitalisme.
À partir d’une analyse de la lutte de classes restituant les éléments de « déjà-là communistes » conquis en France dans le champ du travail (qu’il s’agisse du statut des travailleurs, de la gestion d’institutions macro-économiques ou du financement de la production), on s’attachera :
- à chercher les causes de la défaite du mouvement ouvrier depuis une trentaine d’années dans la cécité tant militante qu’académique sur ces déjà-là communistes, évidemment objets d’une contre-révolution capitaliste (ce qu’on appelle par légèreté analytique le « néo-libéralisme ») partiellement victorieuse faute que ces déjà-là soient actualisés et généralisés dans la lutte de classes ;
- et à proposer ce que pourraient être cette actualisation et cette généralisation sur trois terrains : le salaire comme droit politique, l’avance en salaire comme seul préalable à la production, la mise en sécurité sociale des productions.
C’est un rendez-vous, vendredi le 20 octobre dès 14h00 à la Salle A-5020 du Pavillon Hubert-Aquin à l’UQAM.
Au plaisir de vous y rencontrer!